Cambodge : l’invasion Vietnamienne continue…

 

 

Cambodge : l’invasion Vietnamienne continue…

 

Philippe Taylor, Publié le août 1, 2005

http://www.altermedia.info/france-belgique/international/cambodge-linvasion-vietnamienne-continue-2_7535.html

 

Le CAMBODGE, un pays qui évoque des souvenirs forts, où se mêlent les images des gracieuses apsaras* de grès qui décorent les temples et les clichés d’horreurs aux yeux exorbités des suppliciés khmers rouges*.

Mais l’histoire du Cambodge ne se réduit pas aux seuls souvenirs glorieux de l’Empire Khmer, pas plus qu’aux massacres des maoïstes des années 70.

Depuis la fin du régime khmer rouge en 1979, plus d’un quart de siècle a passé.

 

Un régime qui a été renversé par les troupes de la République Socialiste du VietNam (RSVN)*, non pas tant dans le but de sauver le peuple Cambodgien des massacres que pour mettre fin aux incursions des troupes de Phnom Penh * au Sud Vietnam ( anciennement territoire du Cambodge appelé « Kampuchea Krom).

Il faut dire que de tout temps, le Cambodge a réclamé avec insistance la restitution de ses provinces du sud, injustement rattachées au Vietnam par l’administration coloniale Française.

Mais sans succès.

 

Donc en 1979, l’armée Vietnamienne fait entrer des centaines de milliers d’hommes au Cambodge, met rapidement les troupes khmères rouges en déroute, et les repousse jusqu’aux confins du pays où ils trouvent refuge dans les zones montagneuses du nord ouest et du sud (limitrophes de la Thaïlande).

 

Hanoi* met en place un régime « frère » d’anciens cadres khmers rouges, et fait signer par le nouveau gouvernement un « contrat reconductible de manière tacite » pour 25 ans, qui scelle l’avenir du Cambodge au sein d’une union indochinoise* dont le Vietnam rêve depuis longtemps devenir le leader (le même « contrat » sera imposé au Laos).

 

S’en suit une guerre de harcèlement, où au gré des saisons les troupes khmères des différentes factions (khmères rouges, républicaines, royalistes) multiplient les coups de main contre l’armée d’occupation, avec plus ou moins de succès.

 

Mais quand dans les années 80 l’URSS s’effondre, le Vietnam se retrouve isolé.

 

Seul face à une communauté internationale qui l’a mit au ban des nations, seul face à la puissance militaire chinoise, et enfin confronté au blocus économique occidental et allié.

 

De plus le Prince NORODOM SIHANOUK* mène activement campagne contre l’occupation de son pays, et a fini par gagner l’appui des instances internationales.

 

Sous la pression économique et face aux nombreux dangers qui l’attendent (guerre latente avec la Chine, situation économique et démographique désastreuse), le Vietnam cède et autorise le régime communiste de Phnom Penh à ouvrir des négociations, lesquelles trouveront leur aboutissement lors de la signature des « Accords de Paris » en 1991.

 

Cet accord, signé par toutes les factions Khmères, prévoit notamment la tenue d’élections démocratiques, l’annulation pure et simple de tous les traités signés sous l’occupation vietnamienne, et le retrait total des forces de la République Socialiste du VietNam.

 

Mais si les élections ont bien eu lieu, aucune autre des conditions pré-citées n’ont été respectées.

 

Le Vietnam a bien procédé au rapatriement de ses forces les plus visibles, mais dans le même temps des milliers de paysans-soldats Vietnamiens (les mêmes qui ont défaits les armées Françaises et U.S) ont afflué au Cambodge pour renforcer une présence civile déjà très forte depuis 1979.
A tel point que dans certaines provinces, les Vietnamiens sont plus nombreux que les Cambodgiens (ex : province de Svay-rieng).

 

Déjà lors de l’occupation, les Cambodgiens qui disposaient d’une habitation avaient été obligés d’en céder une partie au profit des nouveaux arrivants, ainsi de même pour les terres cultivables.

Et des milliers de Vietnamiens traversaient la frontière en tous points sans aucun contrôle ni aucune restriction.

C’est d’ailleurs une politique semblable d’assimilation qui a permis au Vietnam d’occuper le Kampuchea Krom, où la population Vietnamienne majoritaire a fini par remplacer la population d’origine Cambodgienne.

Cet expansionnisme insidieux a ainsi déjà privé le Cambodge d’une grande partie de ses terres et de ses ressources, et privé des millions de Cambodgiens d’origine de leurs droits les plus élémentaires (droit de nationalité, de propriété, de liberté religieuse et politique, d’association…).


A ce jour, l’annulation des traités frontaliers illégaux n’est toujours pas appliquée.

Cette situation prive le Cambodge d’une grande partie de son territoire national, de ses îles, ainsi que de sa surface maritime.

 

Pis encore, il est apparu récemment à la faveur d’interprétations inopportunes, l’existence de « zones blanches » aux frontières, qui seraient devenues des zones « tampons » de non-appartenance et de non-droit.

Et dont les pays frontaliers se servent pour interpréter leur propre vision du territoire Cambodgien, en violation des accords et des traités internationaux .

 

Les frontières du Cambodge ne sont pourtant pas fluctuantes comme on pourrait le croire, car elles sont reconnues par la communauté internationale et tracées depuis déjà fort longtemps.

Mais la totale dévolution du gouvernement actuel de Phnom Penh envers ses voisins ne permet pas de les faire respecter.

 

Les effets de cette politique se révèlent désastreux pour une population Cambodgienne déjà très pauvre, qui le long des frontières se voient souvent privée de ses terres cultivables quand ce ne sont pas des villages entiers !

La République Socialiste du VietNam continue de fait et en sous-main à diriger le Cambodge dont le gouvernement ne prend aucune décision sans consulter Hanoi au préalable.

Et l’impérialisme expansionniste du Vietnam continue encore de nos jours…

 

*apsaras : danseuses célestes de la mythologie Khmère, souvent représentées sur les bas-reliefs des temples (ex : groupe d’Angkor Vat)
*khmers rouges : « khmer » est la dénomination d’origine de la population, les « khmers rouges » sont les khmers maoïstes supportés par la Chine et le Vietnam qui ont, entre autre, massacré des millions de leurs frères Cambodgiens.
*RSVN : République Socialiste du VietNam ; le Vietnam est un pays totalitaire dirigé par l’organe du Parti Communiste.
*Phnom Penh : capitale du Cambodge
*Hanoi : capitale du Vietnam
* union indochinoise : la vision vietnamienne du sud-est asiatique, où tous les pays seraient fédérés au sein d’une unité politique et économique : c’est le pendant socialiste de l’ASEAN.
* Norodom Sihanouk : Sa Majesté le Roi-père Norodom Sihanouk, qui obtint l’indépendance du Cambodge de manière pacifique.
Documents et références : Bulletin Mensuel de Documentation de Sa majesté Norodom Sihanouk du Cambodge, « LE MUR DE BAMBOU » par Esmeralda Luciolli, « VIETNAM-CAMBODGE, une frontière contestée » par Michel Blanchard, correspondance FUNCINPEC 1989/1990, Cambodge Soir, et bien d’autres…
INTERNET : www.norodomsihanouk.info, www.cfcambodge.org, www.cambodiapolitics.org, www.khmerintelligence.org, kup.free.fr/,…

 

 



15/08/2014
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