LAOS MEMORANDUM by Dr. Khampheo PHIPHAK

LAOS MEMORANDUM by Dr. Khampheo PHIPHAK (French)


A L’ATTENTION DES MEMBRES DE L’ORGANISATION DES NATIONS-UNIES ET DE L’ALLIANCE INTERNATIONALE POUR LA DEMOCRATIE
NEW YORK,  SEPTEMBRE  2007


CENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHES SUR LE LAOS ET L’ASIE
Paris,  le 20 Septembre 2007.


http://www.amerilao.org/resource/laos-memorandum-dr-khampheo-phiphak-engilsh

LA SITUATION DU LAOS


Tout au long de l'histoire du Laos, des discordes apparues au sein du peuple laotien furent, à plusieurs reprises, des causes de l'ingérence ou de l'invasion étrangère. Il en fut de même des réconciliations entre les laotiens dans le passé; chacune d'elles fut le résultat d'une pression de la part des puissances étrangères en fonction de leur propre intérêt stratégique et toujours au détriment de celui du peuple laotien.


Il en résulte la subordination de la politique du Laos à celle des pays étrangers provoquant des crises internes et des conflits avec quelques pays voisins.


Sur le plan économique, le Laos a le triste privilège de se classer au premier rang des pays assistés. En vérité peu de Laotiens perçoivent le moindre dollar, alors que la plupart des dirigeants ont leurs comptes bien approvisionnés dans les banques étrangères.


De ce fait, la décadence de la société laotienne est telle que le système des valeurs est étroitement subordonné au dollar ainsi qu' à la hiérarchie des privilèges civils et militaires du Parti.


Pour le Parti Populaire Révolutionnaire Lao, le coupable de cette catastrophe n’est évidemment pas le pouvoir qu’il mène, mais le régime précédent.


En dépit d’un potentiel humain et d’une richesse non négligeable du sol et du sous-sol; en dépit de la capacité productrice d’une population habile et dynamique, la question se pose de savoir où en est le Laos aujourd’hui par rapport à des pays du Sud-Est asiatique?


A l’instar de la révolution d’octobre soviétique de 1917 et de la révolution culturelle chinoise des années soixante, durant la seconde moitié de l’année 1975, le processus révolutionnaire au Laos s’était accéléré. Le Parti communiste laotien dit Parti Populaire Révolutionnaire Lao sortit de l’ombre pour diriger la phase ultime de la prise du pouvoir. Celle-ci comportait deux phases : d’une part, celle de l’extension et de la consolidation des forces communistes révolutionnaires, d’autre part, celle de l’instauration de la démocratie populaire dite République Démocratique Populaire Lao.


RAPPEL DES FAITS


Le 2 décembre 1975 le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) a, avec l'aide massive des vietnamiens en imposant un régime communiste, mis en place un pouvoir absolu. La monarchie vieille depuis plus de dix siècles est brutalement abolie et déracinée. Avec le Laos vaincu, le Parti Populaire Révolutionnaire Lao a changé de nom.  La République Démocratique Populaire Lao a été proclamée sans que le peuple ait eu à se prononcer démocratiquement et librement. Ce changement n’avait pas été souhaité par le peuple laotien, il a, au contraire, été mis en place au mépris de la volonté générale de la population. Cette politique du nouveau pouvoir a été marquée par l’utopie. Le peuple a été terrorisé, privé de tous droits et libertés. Depuis, les souffrances du peuple laotien ne connaissent plus de bornes, ni de répit. Le PPRL sévit de façon extrême contre ceux qui avaient servi l’ancien régime. Les défenseurs des droits humains, sont également pris pour cible parce qu’ils contrarient le régime ; et qu’ils figurent, en raison de leur engagement, parmi les victimes de détentions arbitraires. Aussi, des milliers de personnes ont été arrêtées pour des motifs politiques.


Les Laotiens ont plié devant l’immense souffrance qu’ ils ont subie et continuent de subir depuis que le canon s’est tu dans les campagnes, et faisant fi des scandales et de la colère du peuple, le PPRL a confisqué le pouvoir et la paix.


Ils ont pleuré, la journée noire le 2 décembre 1975, quand le drapeau communiste a été hissé.
Le rêve d’un Laos qui aurait pu connaître enfin la concorde, la démocratie et la prospérité s’est écroulé. Discrètement, comme on le fait au Laos. Tant il est vrai, dit Henri Amouroux dans un article sur les crimes nazis  ( le monde du 25 octobre 2000 ), que « l’incuriosité demeure encore grande, la curiosité suspecte, s’agissant d’un autre empire du mal, celui de Staline, celui de Ho Chi Minh, celui de Pol Pot, de leurs suiveurs, de leurs fidèles, comme s’il fallait qu’au devoir de mémoire des crimes des uns, correspondît obligatoirement le devoir d’oubli des crimes des autres ».


Dès les premiers jours de la prise de pouvoir communiste, en 1975, le quadrillage policier s’impose dans toutes les villes. Méthode éprouvée en URSS, dans les démocraties populaires et jusqu’à Cuba où les CDR, les Comités de Défense de la Révolution chargés de guetter la moindre entorse à la moralité communiste ont des yeux et des oreilles partout. Depuis le changement du régime, ce contrôle de la population est toujours appliqué. Le policier peut entrer chez n’importe qui à n’importe quelle heure, et il ne s’en prive pas. L’Etat, Parti, c’est lui. Prononcer le mot « multipartisme » en public, critiquer le Parti ou exprimer des idées contraires à la ligne peut mériter la détention.


Dans toute université, comme dans toute entreprise et dans tout corps de métier, des membres du Parti servent de révélateur auprès de leurs camarades de travail. Leur mission consiste à espionner leur objet. Certains employés d’hôtel, chauffeurs de taxis et conducteurs de cyclopousse sont dressés pour surveiller spécialement les visiteurs étrangers d’origine laotienne signalés en conséquence.


Bonnes élèves de la Stasi de l’Allemagne de l’Est et du KGB soviétique, les forces de sécurité laotiennes ont calqué leurs méthodes de travail sur ces deux célèbres organismes. Mélangés à la population, leurs agents grouillent aussi dans chaque administration. Véritable machine de propagande, le service de l’enseignement politique s’efforce d’entraîner les habitants à appliquer au mieux les différents programmes du Parti.


On sait que la liberté de la presse est essentielle dans la vie d’une nation. Qui dit qu’elle n’est pas respectée au Laos ? se défend le pouvoir. En réalité, toute presse est le reflet de la pensée unique et l’imprimerie un monopole d’Etat.


La loi sur la presse du Laos contient deux points importants :


1. L’Etat maintient un strict contrôle sur la presse.
2. Il interdit les publications privées.


Dans toutes les époques de la Révolution, le Parti a maintenu le principe de son contrôle direct sur la presse ( AFP, 10 octobre 1998 ). Aucun spectacle artistique ne peut, bien sûr, être donné sans avoir reçu au préalable l’imprimatur officiel.


 Aujourd’hui, on dit « Où sont les promesses des dirigeants communistes » ? Tous les Laotiens le savent : leur pays est sous la coupe d’un régime mandarinal - autocratique et miné par la corruption. Au nom de la révolution, c’est-à-dire de l’espoir d’une vie meilleure et digne, on impose à la population une vie misérable.


Les forces hostiles….Marotte de tout Etat totalitaire : s’inventer à tout bout de champ des adversaires afin de justifier leur politique de répression, de regonfler les désenchantés et de ranimer leur propre ardeur. Après les colonialistes, les féodaux, les impérialistes , les fantoches, voici donc maintenant, les manœuvres de l’évolution pacifique de l’Occident et des groupes de réactionnaires laotiens à l’étranger. L’évolution pacifique……Le pire ennemi qui menace aujourd’hui l’existence du régime. C’est une propagande du Parti. Sans cesse, les dirigeants communistes rabâchent ce thème.


La stratégie du Parti communiste vietnamien au Laos consistait à favoriser la participation de Nèo Lao Hak Xat ( NLHX ) à un Gouvernement Royal d’Union Nationale, issu des Accords de Vientiane de 1973 pour rétablir la paix et la concorde nationale, comme étape clef débouchant sur l’abolition de la monarchie constitutionnelle, sur la prise du pouvoir par Parti  Populaire  Révolutionnaire  Lao   ( PPRL ) et sur l’instauration de la République Démocratique Populaire Lao.
Le Parti Populaire Révolutionnaire Lao règne en maître absolu. C'est une date noire dans l'histoire du Laos. L'idéologie marxiste-léniniste est la base du régime dirigé
par le PPRL qui a surgi brutalement de la clandestinité. Mais personne n’avait soupçonné que le PPRL, jusque là clandestin, allait faire surface en vue de s’imposer et de s’emparer du pouvoir. Le Roi, la Reine, le Prince Héritier, les cadres militaires, policiers et administratifs ont été arrêtés et déportés dans des camps de concentration. Poussé et encouragé par les communistes vietnamiens, le PPRL a détruit le fondement du pays, désormais devenu une province du Vietnam.


Dans les Accords de Genève de 1954 et de 1962, dans les Accords de Paris de 1973 ( Art. 20 ) et de Vientiane, il est interdit d'introduire, au Laos, des troupes et des personnes para-militaires, des armes et des munitions, du matériel militaire. Il est  urgent que le Vietnam respecte les droits nationaux fondamentaux du peuple laotien, s'abstienne d'intervenir dans les affaires intérieures de ce pays et reconnaisse le Laos comme un Etat pleinement indépendant et souverain, tel qu'il a été exigé et précisé par ces Accords. Ceux-ci n'ont jamais été respectés par le Vietnam. Les communistes vietnamiens sont seuls et entièrement responsables d'une situation qui soulève l'opprobre au Laos. Toutes les libertés démocratiques ont été supprimées. Les pagodes et les lieux saints, jadis, respectés et protégés, ont été transformés en tribune de propagande où les appels à la haine et à la vengeance sont proférés. Le pays tout entier vit dans l'angoisse et la peur.


Ce régime a provoqué un exode sans précédent dans l'histoire du pays: plus d'un dixième de la population, soit 420 000 personnes, a dû quitter le sol natal pour trouver refuge dans des pays libres et démocratiques.


Pourquoi cette fuite massive ? Car, il s’agit bien de la fuite, fuite éperdue, fuite désespérée, fuite de peur, fuite de non-retour. Quelles en sont les causes ? La vérité doit être dite. L’opinion se doit d’être informée de la façon la plus complète sur ce troublant problème de la grande tragédie humaine qui ébranle la conscience du monde civilisé, en même temps qu’il représente un puissant détonateur pouvant conduire à une nouvelle extension de conflit.


C’est dans cette furie de persécution et de cliquetis d’armes que des milliers de personnes, obéissant à des réflexes de survie, ont décidé, avec des pleurs et des larmes, la rage au cœur, de fuir le régime dictatorial qui ne sécrète que la haine, la persécution et la mort.


On fuit son pays :


- parce que le nouveau régime est un régime stalinien - oligarchique ;
- parce que la démocratie et la liberté n’existent plus nulle part dans le pays ;
- parce que l’on meurt dans des camps de concentration ;
- parce que l’on a peur, peur de représailles, peur des descentes de la police secrète.

 

Trente deux ans après, aucun processus de démocratisation n'est encore à ce jour perceptible: le citoyen laotien n'a toujours pas le droit à la libre expression. Enfin le pouvoir a plongé le peuple laotien dans une pauvreté extrême avec toutes les inévitables conséquences sociales : drogue, prostitution, sida….


Adoptée le 15 août 1991, la Constitution a conservé le Parti comme noyau dirigeant du système politique et a déterminé le nouveau rôle du Parti ; elle se réfère au Centralisme Démocratique et justifie la dictature du Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) au nom du peuple multi-ethnique. Le rôle des militants est renforcé. Cette Constitution est aussi la première Constitution écrite seize ans après la prise de pouvoir communiste en 1975. Le préambule reconnaît le dirigeant du Parti Communiste Indochinois ( PCI ) puis du Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) durant les soixante ans de lutte. Le régime du parti
unique demeure la force politique dominante ; le gouvernement, l’armée et la bureaucratie lui sont subordonnés et les grandes orientations de la politique gouvernementale sont fixées par son Bureau Politique et son Comité Central.


Avant 1975, le pouvoir est représenté constitutionnellement par une monarchie bouddhiste ; après 1975, le pouvoir ne passe plus par le bouddhisme mais par l’idéologie marxiste. La marxisation de la société laotienne, sa soumission à une idéologie totalitaire correspondent comme en URSS, en Corée du Nord, au Vietnam, à Cuba à une mise en cause profonde et généralisée des valeurs, des croyances et des références traditionnelles.


Le changement de régime n'a pas le soutien de la population parce que dicté par le Vietnam. La révolution qui s’est produite au Laos est l’œuvre des communistes vietnamiens qui se sont retranchés derrière les dirigeants du Parti Populaire Révolutionnaire Lao. Désormais, le Laos fait partie de la sphère d’influence vietnamienne. Le mécanisme de changement radical dans le destin du Laos, s’éclaire dans la mutation qui s’est opérée par le Nèo Lao Hak Xat ( NLHX ) et le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) qui étaient devenus « le Cheval de Troie »  des  Vietnamiens pour  coloniser le Laos.


LE TRAITE D’AMITIE


( LES RELATIONS SPECIALES )


Le 17 Juillet 1977, le Laos signait avec le Vietnam un Traité d’Amitié et de Coopération Spéciale, valable pour 25 ans et reconductible. Ce Traité légalise aujourd'hui encore le stationnement de plus de 100 000 soldats vietnamiens au Laos. Cette présence militaire garantit la tutelle de Hanoi sur Vientiane et assure à l'évidence la mainmise sur le pays. Ce Traité permet aussi au Vietnam d’exploiter la forêt et les mines du Laos.


Les Relations Spéciales entre les deux pays sont d’abord garanties par la présence des troupes vietnamiennes d’occupation au Laos. A un autre degré d’intégration des états-majors et des armées qui assurent un contrôle total des forces de sécurité par le Haut Commandement de Hanoi. Elles se fondent aussi sur les liens anciens de Parti à Parti et les fidélités personnelles des dirigeants. Il n’existait, à l’origine, qu’un seul Parti Communiste Indochinois dans les années trente : le Parti Communiste Indochinois, et celui-ci était dirigé par les Vietnamiens. Ho Chi Minh décida de le scinder en trois branches en 1951 ( Parti communiste vietnamien, laotien et cambodgien ). Mais la coordination resta étroitement dans les mains de Hanoi. Ce schéma était inspiré plutôt, à l’époque, par une volonté d’hégémonie vietnamienne, comme ce sera le cas plus tard, que par le nouveau modèle à l'instar de l’URSS ou de la fédération des républiques de Russie. Le Laos est soumis à un régime de la «  souveraineté limitée  » par le Vietnam, pour rependre l’expression que les dirigeants soviétiques appliquaient à leurs propres Etats-satellites d’Europe de l’Est. Les liens entre les deux pays restent toujours étroits et le Vietnam continue, sous prétexte de solidarité révolutionnaire, à exercer son ascendant et son contrôle sur le Laos. Le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) ne remet jamais en cause cette alliance inégale.
La cohésion du bloc, Laos-Vietnam, passe donc par une forte imbrication des diverses instances partisanes : les Bureaux Politiques se réunissent, au grand complet, au moins une fois l’an, et, aux principaux niveaux de la hiérarchie, les responsables ont des rencontres fréquentes ou des sessions communes afin d' entretenir une étroite collaboration.


Les relations privilégiées s’étendent, bien entendu, à la sphère étatique, dans tous les domaines et à tous les échelons . Les deux pays sont désormais liés par des Traités d’Amitié et de Coopération Spéciale qui couvrent l’ensemble des questions militaires et stratégiques, politiques et économiques. Dans le cadre des Relations Spéciales, le Laos confirme son ancrage au Vietnam. L’armée laotienne a été formée et encadrée par les Vietnamiens. La présence d’officiers vietnamiens à tous les échelons du commandement et le contrôle sur les unités et les services de sécurité sont encore renforcés du fait de l’état de guerre. Les cadres civils et militaires laotiens sont astreints périodiquement à des séminaires politiques qui se déroulent le plus souvent à Hanoi ou à Hochiminhville. Les Vietnamiens aujourd’hui sont assimilés au Laos et intégrés dans l’administration laotienne. A terme avec les flots de colons qui arrivent au Laos, celui-ci risque de perdre sa culture, sa langue et même son identité.


Jamais, un gouvernement digne de ce nom, n’aurait accepté de lier le sort de son peuple à celui de son ennemi héréditaire. Ces Relations Spéciales de 25 ans reconductibles donnent le temps de programmer aux communistes vietnamiens une autre race de Laotiens vietnamisés. C’est le temps nécessaire pour eux de réaliser l’intégration complète et définitive de cette espèce de Laotiens dans un ensemble homogène du Grand Vietnam.


Devant un Exodus sans précédent dans l’histoire millénaire du Laos, devant une ingérence sans vergogne, devant une occupation effrontée sous prétexte d’un Traité d’Amitié et de Coopération Spéciale, devant toutes les violations flagrantes ou insidieuses du droit des gens et des droits de l’homme dont les communistes vietnamiens sont coupables envers le Laos, le silence demeure face à ces crimes contre l'humanité. Toutes les violations n’ont jamais été dénoncées formellement, leurs auteurs n’ont jamais été arrêtés.


Avec des troupes d’occupation sont venus des milliers de conseillers, d’experts de toutes sortes qui remplissent tous les ministères laotiens transformés en relais d’exécution des ordres de Hanoi. D’autre part, des centaines des milliers de « colons » par familles entières envahissent le pays, livré au pillage systématique.


La République Démocratique Populaire Lao est l’antipode des qualificatifs qu’elle s’est donnée. Aucune liberté élémentaire n’existe actuellement au Laos.


Le communisme importé par le Vietnam est générateur de bureaucratie qui a conduit les dirigeants laotiens à des erreurs catastrophiques dans la conduite du pays. Au Laos, la révolution communiste n'a pas donné les résultats escomptés. La situation économique et sociale a atteint son plus bas niveau avec la multiplication des pauvres. Pendant plusieurs décennies le Laos a vécu dans l'utopie. Le peuple s'appauvrit mais dans le même temps les membres de la Nomenklatura amassent des fortunes. Le Laos est sous perfusion et survit grâce à l'aide internationale.


A mesure que le temps passe, le régime apparaît nettement usurpateur et illégal. Il a accaparé le pouvoir grâce au soutien des forces armées vietnamiennes et l’exerce arbitrairement sous leur protection. Il n’a pas procédé aux consultations populaires.


La communisation du Laos est dictée par la stratégie du Parti communiste vietnamien visant à créer une fédération indochinoise dont il prendrait la direction.


En effet, si le Nèo Lao Issara servait de couverture au Viet-Minh au Laos, le Nèo Lao Hak Xat servait de couverture au Front de la Patrie du Vietnam. De même que le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) y servait de couverture pour le Parti Communiste Vietnamien ( PCV ). L’accélération de la communisation du Laos était dictée essentiellement par l’orthodoxie doctrinale, car il ne faut pas négliger le fait que les communistes laotiens étaient très fidèles à la tactique léniniste de prise de pouvoir. L’établissement de la République Démocratique Populaire Lao est le fruit des trente années de  lutte menée par le Parti Communiste Indochinois ( PCI ), puis par le Parti Populaire Révolutionnaire Lao, de concert avec le peuple vietnamien. Il constitue un gravissime tournant historique  de l’histoire dramatique du Laos et du peuple laotien.
Le PPRL est bien l’agent d’un plan conçu et dirigé par Hanoi. Le plan vietnamien est de transformer le Laos en annexe du Vietnam.


Soumis à une occupation étrangère et à un régime de persécution impitoyable, asphyxié dans son propre pays par le manque de liberté, le peuple laotien oublié, délaissé, a fini par perdre sa dignité et son identité nationale.


Devant cette réalité, le peuple laotien demande :
     
1- le retrait des forces d’occupation vietnamienne du territoire national,
2- la cessation de toute immixtion dans les affaires intérieures du Laos,
3- le respect de l’ indépendance et de l’ intégrité territoriale du Laos,
4- la fin du régime dictatorial en vue de réaliser la réconciliation et la concorde nationale,
 5- la mise en place d'un régime politique établi en accord avec l’opinion majoritaire des citoyens,
6- le respect des libertés fondamentales et les droits de l’homme.


L’immense majorité des Laotiens est tout à fait résolue à recouvrer intégralement la souveraineté nationale. La démocratie se confond exactement, pour les Laotiens, avec la souveraineté nationale. La démocratie, c’est le gouvernement du peuple par le peuple, et la souveraineté nationale, c’est le peuple exerçant sa souveraineté sans entrave.
Le peuple laotien ne demande qu’à vivre en paix et en bonne intelligence avec ses voisins et n’a d’autre ambition que de vivre  hors de toute obédience idéologique et d' ingérences étrangères.


LES PERSPECTIVES


La définition que l’on peut donner du système politique laotien actuel, c’est un monopole de pouvoir aux mains d’un Parti unique, Parti Populaire Révolutionnaire Lao,  incapable de moderniser le pays.


Le Laos, se trouvant dans cette situation depuis 1975, ne pourra trouver son salut que s’il se tourne vers de nouveaux horizons en se dotant de bases réelles d’un régime véritablement démocratique, notamment, par la création d’un Etat de Droit pourvu d’une Constitution Nationale endogène afin d’établir des structures propices à la gestion des affaires du pays et de la société.


Des nouvelles raisons d’espérer existent si le pouvoir en place associe des réformes économiques aux réformes politiques. Dans cette optique, le projet de la société
doit reposer sur des fondations démocratiques parce que la démocratie favorise l’initiative individuelle et garantit la liberté. Sur le plan économique, le Laos peut tirer avantage de toutes les possibilités géopolitiques ainsi que des ressources naturelles du pays. Cette disponibilité des moyens peut arrêter la détérioration du niveau de vie et relever le pouvoir d’achat de chaque citoyen. Un projet en faveur d'une nouvelle société permet d’amorcer un processus de croissance économique et un développement soutenu en vue de rétablir une justice sociale par la redistribution des richesses. Le pouvoir politique doit avoir une vision nette et précise de l’avenir sans laquelle un projet de développement ne peut réussir car celui-ci doit répondre aux besoins de la population non seulement dans l’immédiat mais aussi pour les prochaines décennies.


La nouvelle société aura pour objectif majeur de promouvoir la démocratie, le bien-être, le bonheur et la culture de tous les laotiens. Le peuple laotien aspire à une société véritablement juste, fondée sur la démocratie et sur la défense de l’indépendance et de la souveraineté nationale.


Un nouveau projet de la société consiste à garantir l’avenir de tous les citoyens ; il constitue une mission pour le pouvoir public qui a pour devoir de respecter les valeurs laotiennes ainsi que les valeurs démocratiques : liberté, droits, devoirs et responsabilité.


Il est très important de faire savoir que les laotiens attendent beaucoup plus du changement de régime. Cela va être la seule voie qui puisse répondre aux besoins du pays. Ainsi, les buts à attendre sont les suivants :


- L’indépendance.
- La souveraineté.
- La démocratie.
- L’unité nationale.
- La liberté.
- Les droits de l'homme.
- La cohésion et justice sociale.
- L’intégrité territoriale.
- L’application des principes de la coexistence pacifique et de bon voisinage.


Un régime libéral constitue la seule voie qui puisse sortir actuellement le Laos de la situation difficile dans laquelle il est plongé. Cette situation ne peut se réaliser que par le biais de volonté politique du pouvoir en place ainsi que par la réconciliation nationale.


Dans une démocratie libérale, tous les citoyens sont égaux en droit et en dignité. Dans la démocratie, la liberté est le premier Droit fondamental parmi les Droits de l’Homme. Les Droits fondamentaux de l’homme comprennent notamment le droit à la vie, la liberté de parole, la liberté d’expression, le droit à la propriété privée, les droits politiques et sociaux.
La démocratie est un régime qui garantit la liberté. Elle favorise aussi l’initiative individuelle qui, en retour, permet de faciliter le progrès économique et social. Il n’y a pas de démocratie sans la société civile forte et indépendante. Désormais ce qu’il faut pour le Laos c’est un Etat de droit.


Le peuple laotien a un rôle important à jouer et une responsabilité à assumer en ce qui concerne la sauvegarde de la souveraineté, de la démocratie, la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi que la promotion et le progrès de sociétés, institutions et processus démocratiques.


Les Laotiens l’affirment, parce qu’ils ont confiance dans la démocratie. Ils répètent
que c’est par des élections générales et libres qu’il faut au plutôt donner à la
nation le moyen de sceller en elle-même sa propre unité. C’est en tenant compte de tous ces paramètres peuvent servir de fondement pour changer le régime politique , économique et social du Laos. C’est sur la base d’un vaste et puissant rassemblement des coeurs et des esprits, manifesté par celui des suffrages, qu’on pourra gouverner, rénover, et s’il le faut, affronter les problèmes. Au contraire, prolonger la situation présente, dans laquelle il est évident que les publics, privés de la confiance de la nation, pourraient se trouver à la merci des évènements, ce serait refuser la chance au Laos de trouver les voies de la paix et de la prospérité.
L’Organisation des Nations Unies, les Etats-Unis, l’Europe, l’Asie, les pays épris de paix et toutes les Institutions Internationales doivent inciter et exiger aux dirigeants communistes laotiens de mettre fin immédiatement au régime dictatorial et de procéder à une mise en place de structure nouvelle. Mais il convient de souligner que si le Laos veut donner une bonne image sur la scène internationale, il doit tout d’abord examiner la question de la paix sociale car sans la paix sociale, l’économie ne peut pas fonctionner. Cette paix ne peut venir que de la part des dirigeants du Parti Populaire Révolutionnaire Lao qui doivent accepter la voie de la démocratisation choisie par la majorité de la population.


CONCLUSION


L’indépendance  représente la valeur suprême de l’identité nationale. Elle constitue la base fondamentale de la nation; elle est la fierté et le reflet de l’aspiration de l’ensemble du peuple laotien, lequel a toujours consacré d’immenses sacrifices pour sa défense. Depuis l’abolition de la monarchie constitutionnelle, l’indépendance du Laos qui faisait l’objet d’une reconnaissance diplomatique de la part des instances internationales et de divers pays à travers le monde, s’en trouve affectée à plus d’un titre. Aussi, la restauration de l’indépendance nationale devient-elle une nécessité.


L'indépendance conduit à mener une action conforme à l'instar de la conception Laotienne, à savoir:


- aucune hégémonie exercée par qui que ce soit,
- aucune intervention étrangère dans les affaires intérieures du pays,
- aucune interdiction faite à n'importe quel Etat d'entretenir des    relations pacifiques avec n'importe quel autre, ne sauraient être justifiées. Au contraire, l'intérêt supérieur de l'espèce humaine commande que chaque nation soit responsable d'elle-même, débarrassée des empiétements, aidée dans son progrès sans conditions d'obédience.


Le Laos est en panne et la voix du Laos dans le monde est affaiblie . Or le peuple laotien a besoin de changement pour construire le pays. Il faut au pays un nouvel ordre national juste, fondé sur le droit du peuple, la démocratie, la prospérité et la solidarité.


Dans la politique des Etats de la région; le Laos ne doit plus être considéré comme un Etat Tampon même si la vie et la survie du Laos sont fondées sur la qualité des relations entre les Etats voisins ainsi que des rapports de force prévalant dans la région. Le Laos doit en conséquence avoir la capacité à gérer à la fois la conjoncture régionale et internationale en tenant compte des contraintes internes et externes afin de préserver la paix, la sécurité et l’unité nationales.


L’avenir du Laos doit relever essentiellement d'un régime garantissant les libertés et les droits du citoyen, condition sine qua non, d'une politique de concorde nationale, de coopération et de solidarité, parallèlement à une politique d’indépendance, de souveraineté, d’unité, d’intégrité territoriale et des droits de l’homme parce que l’avenir du pays implique une politique réaliste. L'avènement d'un régime démocratique libéral est une urgence nationale.



21/02/2012
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